Camilles Seilles

"Selon les directives européennes la taille définie comme " optimale " d’une prison doit se limiter à 300/400 personnes pour garder une taille dite " humaine ". Ici, il s’agit de 1190 places, les promoteurs parlent même d’un village pénitentiaire. "

«Les choses qui touchent à la prison sont très directes et socialement concrètes. Tu peux parler à des gens qui subissent des choses quotidiennement. Comment peut-on permettre que des gens soient touchés de cette façon ? Maintenant que je le vois, c’est là. Je peux plus faire marche arrière.» - Maya

"Ce jour là il y avait un jugement au palais de justice de Bruxelles, beaucoup de gens actifs sur le terrain étaient partis au centre ville. C’est vraiment comme si les autorités en avaient profité pour agir. Un des occupants m’a appelé pour me dire que l’expulsion avait commencé. Quand je suis arrivée au Keelbeek on ne pouvait plus accéder au terrain, on ne pouvait rien faire. Nous étions plantées là, impuissants. Puis ils ont mis le feu." - Aya Tanaka

"La prison c’est vraiment un tabou, ce n’est pas socialement accepté d’être en prison et du coup on en parle pas. On le cache. Tout le monde fait des choses illégales, y en a qui sont socialement acceptées et d’autres pas." - Laurent Moulin

"J'ai été une fois dans une réunion où ils nous ont dit qu'il y aurait un mur à côté de chez moi. Un mur de six mètres. Bon, ça me plaisait pas trop déjà mais ça aurait été quand même mieux. Je me sens vraiment trahi par rapport à ça." - Ulusi, habitant de la rue Witloof.

« Durant une présentation du projet ils nous ont dit que ce serait un « village». « Un village dans le village » comme ils disent. Ils ont même dit aux gens que ce serait quelque chose de convivial ! Mais un village ça a quelque chose d’historique, ça pousse d’une société, ce n’est certainement pas une prison que l’on impose. » - Habitante de Haren.